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Les œuvres de l'abbé Fouque

Les œuvres qu’il  a  créées  sont  nombreuses et  diverses mais sont toutes destinées

à aider  les  plus  vulnérables :   orphelins,   enfants   handicapés,   jeunes   filles  en

danger moral, personnes  âgées,  malades …. Bon  nombre  d’entre  elles  perdurent

encore aujourd’hui. Une autre œuvre   est   créée  le  3 octobre  1892  pour   les   plus

abandonnés,   les   garçons   sans   famille :  créée   rue   Villa   Paradis,   « L’Enfance

délaissée ». Elle sera transférée en 1894 dans le quartier de Sainte Anne, sous le nom

de « Maison des Saints Anges Gardiens » et  sera  confiée  aux  Filles  de  la   Charité.

L’Association Fouque est, quant à elle, reconnue d’utilité publique depuis 1898. Son ancienne dénomination, jusqu’en 1984, était l’œuvre de l’Enfance Délaissée. L’œuvre de « L’Enfance coupable » est créée le 27 novembre 1913 dans le quartier de Saint Tronc : confiée aux Prêtres de Saint Pierre ès Liens de l’abbé Fissiaux, cette maison de redressement a pour vocation d’aider les jeunes garçons ayant commis des actes de délinquance à se remettre sur le droit chemin. Puisque rien, ou à peu près, n'existe pour les accueillir et les préserver, il décide de créer lui-même cet accueil et trouve les aides nécessaires. Ce sera sa première œuvre personnelle : « la Sainte-Famille ». Il l'installe dans un entresol de la rue de la République, elle émigrera quatre ans plus tard au N° 23 de la rue Barbaroux où Mademoiselle Lallement lui ouvre sa propre maison d'habitation. L'œuvre de l’Enfance Délaissée. « L'abbé, lui avait dit un jour le Vicaire général Payan d'Augery, au lieu de vous occuper des jeunes filles, occupez-vous plutôt des garçons abandonnés dont on ne s'occupe guère ». Il continue à vivre à l'enseigne de la Providence et c'est « l'œuvre de l'Enfance délaissée » qui va naître avec ce petit Joseph Crouzet qu'elle lui envoie. Il en accueille bientôt quatre autres, les loge et les nourrit comme il peut. Enfin le 2 octobre 1892, Madame De Greling met à sa disposition une maison au N° 81 de la rue Villa Paradis. Cela durera trois mois et bientôt un étage loué rue Fongate servira de dortoir complémentaire où iront coucher, chaque soir, une trentaine des soixante garçons de la Villa Paradis. A la sacristie de la Paroisse, le bon curé Chazal met bientôt à la disposition de son vicaire un petit local « le confessionnal des sourds » pour entreposer les vivres que chaque soir l'abbé Fouque portera, sac au dos, à la rue Villa Paradis. Un des enfants disait plus tard de cette époque héroïque : « On attendait l'abbé, pour savoir si l'on mangerait aujourd'hui ». C'est en 1894 que l'abbé Fouque installe son œuvre (qui devient œuvre des Saints Anges) à Sainte-Anne, dans une propriété que met à sa disposition la famille Dromel. C'est là qu'elle se développera sans autres ressources que l'argent que l'abbé gagne en prêchant des retraites dans les paroisses ou celui de la charité privée. Mais la charité privée a des limites et il faut prévoir l'avenir. L'année 1887 marquera un tournant capital dans la vie de cette œuvre où s'est organisé pou les aînés l'apprentissage à divers métiers et en particulier au travail agricole. C'est le moment de tenter d'y intéresser les pouvoirs publics. Mais pour cela, il faut d'abord être légalement reconnu. L'œuvre des Saint-Anges devient la « Société anonyme d'éducation et d'aménagement de l'Enfance délaissée » ; un Conseil d'administration est constitué, présidé par Monsieur Lucien Estrine. Entre temps l'abbé Fouque a déjà obtenu une première subvention officielle du Ministère de l'Agriculture ; mais il faut faire plus : le Président Estrine entreprend les démarches nécessaires pour obtenir du Gouvernement un décret d'Utilité Publique, et c'est en 1898, le 15 mars, que Monsieur Barthon, Ministre de l'Intérieur, signe le décret tant attendu déclarant la Maison des Saints Anges d'Utilité Publique sous le titre de « Œuvre de l'Enfance délaissée ». Cependant derrière cette façade officielle et rassurante, et malgré le dévouement des aides bénévoles qui se tuent à la tâche, l'Œuvre ne peut continuer à vivre et à se développer sans une Direction plus solidement structurée et assurant mieux son avenir. L'abbé Fouque, pour la « Sainte Famille » avait fait appel aux Sœurs de Saint-Vincent de Paul qu'il va solliciter. Mais pour cela il faut l'autorisation de l'évêque. L'autorisation fut donnée, et les sœurs arrivent le 10 juillet 1899. Elles trouvèrent à Sainte-Anne soixante-dix enfants ; ils devaient être cent-vingt en 1902 et deux-cent-trente, vingt ans plus tard. L'Œuvre des Saints-Anges se développe et les années passent... Nous sommes en 1913. Une décision grave et urgente s'impose à l'abbé Fouque. Comme il le dira lui-même un jour, au cours d'une messe dans la chapelle de l'œuvre : « On dit qu'il suffit d'un tout petit grain de sable pour arrêter le mouvement d'une montre ; ici, pour enrayer la bonne marche de la maison, ce n'est pas un grain de sable qui se trouve, c'est un pavé, oui un pavé! Allons, il faut enlever çà ». Que s'est-il dont passé?

Une fois de plus, n'écoutant que son bon cœur, l'abbé a été imprudent. La loi du 22 juillet 1912 sur les tribunaux d'enfants vient d'établir le régime de la « liberté surveillée » pour les délinquants mineurs. Alors l'abbé Fouque n'a pas hésité. Il est allé offrir au Préfet à qui incombe la tâche de trouver des maisons d'accueil pour ces jeunes délinquants, sa Maison de Sainte-Anne. On dit, raconte l'abbé Ganay, que devant ce prêtre qui venait réclamer pour lui les enfants coupables, les employés de la préfecture se levèrent pas un mouvement spontané. Une section nouvelle fut créée aux Saints-Anges. Mais il devient très vite évident qu'il faut pour ces nouveaux venus un autre cadre de vie et d'autres méthodes d'éducation. Alors puisqu'on est engagé et que l'on ne peut plus reculer – c'est un mot que l'abbé Fouque ne connait pas – il faut créer autre chose ; il faut qu'au plus tôt la nouvelle section aille s'installer ailleurs. Mais où?... « Ma campagne, je vous la donnerai », avait dit plusieurs fois à l'abbé Fouque Madame Contant. A défaut de ressources l'abbé avait bonne mémoire. C'était le moment ou jamais de rappeler à la bonne dame ses charitables intentions. Elle hésite, tergiverse, puis finit par dire : « Eh, bien! C'est entendu, je vous la donne ». Et c'est ainsi que naquit, le 27 novembre 1913, à Saint Tronc, dans une propriété de dix hectares, l'« Œuvre de relèvement de l'Enfance coupable ». « Pour y être admis, dira l'abbé Fouque, il faut un certificat de mauvaise conduite ». L'Œuvre fut confié aux Prêtres de « Saint-Pierre-es-Liens », congrégation fondée par un autre prêtre marseillais, l'abbé Fissiaux. Plus tard, un jeune passé par cette œuvre écrira au Père qui s'est occupé de lui : « Si vous ne vous étiez pas chargé du fardeau encombrant que j'étais, où serai-je aujourd'hui? Que Dieu vous donne longue vie afin que vous puissiez repêcher beaucoup de pauvres enfants semblables à moi ».

les types de danger moral.
La loi prévoit que les enfants dont la santé, la sécurité ou la moralité sont en danger ou dont les conditions d'éducation sont gravement compromises soient protégés par le juge des enfants. Il est faux de croire que les enfants en danger sont seulement ceux qui souffrent de maltraitance. Cette idée est largement répandue parce que les médias en font souvent écho. Pourtant la notion d'enfant en danger recouvre une multitude de situations qui n'a rien à voir avec la maltraitance. Si la liste n'est pas exhaustive voici quelques situations qui caractérisent l'enfance en danger :
- Les parents qui n'ont pas les capacités intellectuelles suffisantes pour élever leur enfant dans de bonnes conditions. Il s'agit d'adultes mentalement déficient.
- Les parents qui ne disposent que de capacités intellectuelles réduites et/ou ne s'attachant pas suffisamment aux apprentissages scolaires de leur enfant (retards, absences en classes….). Ceci pouvant avoir des conséquences désastreuses pour des enfants ayant de réelles compétences non exploitées.
- Les parents vivant dans des conditions matérielles très précaires. Même si l'on peut admettre que des enfants grandissent bien moralement, affectivement et scolairement on ne peut accepter qu'ils soient maintenus là où un minimum d'hygiène et de sécurité n'est pas garanti.
- Les parents qui ne souhaitent pas élever leur propre enfant. Certains parents rejettent leur enfant par exemple parce qu'il n'a pas été conçu dans des circonstances appropriées, ou parce qu'il présente un handicap qu'ils n'arrivent pas à assumer, ou parce qu'ils refont leur vie avec un adulte qui ne veut pas entendre parler de cet enfant ni l'accueillir chez lui.
- Les parents mineurs, (voir partie consacrée aux enfants parents), qui ne sont pas encore aptes à élever seuls leur enfant.
- Les parents, et ceci est valable pour toutes les catégories socioprofessionnelles, qui traversent à un certain moment de leur vie, une grave crise personnelle ou de couple qui déstabilise totalement la vie familiale et rejaillit sur le bien être de l'enfant.

Les enfants en danger moral sont ceux dont la santé, la sécurité la moralité ou l'éducation sont compromises, ou dont les conditions d'existences ou le comportement requiert de porter atteinte à leur avenir. Il s'agit bien évidement des enfants se livrant à la mendicité ou au vagabondage. Ils sont considérés comme des enfants en danger moral et sont pris en charge par les dispositions de l'ordonnance relative à la protection de l'enfance et l'adolescence, qui leur assure des mesures notamment judiciaires appropriées et un placement favorable dans les centres.

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