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Les conditions requises pour le mariage juif

La religion : la disparité de culte n'est pas admise. Si vous ou votre conjoint n'êtes pas juif, la conversion reste possible, mais elle est censée être acte de foi et non pas une formalité afin de permettre le mariage. Sachez en outre qu’il s’agit d’une démarche longue et complexe, qui peut prendre plusieurs années. La conversion devra être certifiée par une preuve de circoncision pour l'homme et un acte de mikvé (bain purificateur) pour l'homme et la femme. Une attestation du service conversion du consistoire est alors délivrée. État marital : vous devrez être déjà marié civilement. Un premier mariage à la synagogue n'est pas un obstacle à votre union si le divorce a bien été prononcé. En ce cas, vous devrez fournir un acte de divorce (le Guet) et attendre un délai de 91 jours (le délai de viduité) pour la femme. Avoir pris un bain purificateur, le mikvé, pour la femme.

 

L'organisation du mariage juif

La date et le lieu. Il faut vous y prendre au moins un an à l'avance.
Le mariage civil doit précéder le mariage religieux. Celui-ci se déroule fréquemment le dimanche par commodité, mais ce n’est guère obligatoire. Qu’elle soit civile ou religieuse, l’union peut être célébrée n’importe quel jour, à l’exception du vendredi (peu pratique), du samedi, jour du Shabbat, pas plus que durant les fêtes religieuses, les périodes de jeûnes ou de deuil. Enfin, la femme ne peut se marier ni pendant son cycle, ni durant les sept jours suivants, ce afin que sa pureté soit totale. La plupart des mariages se passent à la synagogue. Demandez au consistoire de vous fournir une liste des lieux de culte avec leurs tarifs respectifs et contactez le rabbin de la synagogue retenue. Si vous et votre conjoint, appartenez à deux rites différents, sachez qu'il est d’usage d’adopter celui du fiancé. Notez enfin qu'il est parfois possible de se marier hors de la synagogue : des dérogations exceptionnelles peuvent être octroyées dans certains cas, par exemple s’il s’agit d’un remariage et que le couple souhaite bénéficier d’une certaine intimité ou encore si les beaux-parents sont dans l’impossibilité de se déplacer. Un simple dais nuptial abritant les mariés peut alors suffire à la célébration de l’union. Mais le fait reste très rare.
Constituer un dossier
Après avoir arrêté la date et le lieu de votre mariage, rendez-vous au service des mariages du consistoire pour obtenir un premier rendez-vous. Trois mois avant votre mariage, un dossier vous sera envoyé, qu’il vous faudra remplir. Une fois signé par le rabbin, il sera alors retourné au service mariage du consistoire.
Voici les pièces à fournir :
- un extrait d’acte de naissance
- l’acte de mariage religieux de vos parents ( la ketouba), à défaut, le nom du rabbin qui les a unis, ainsi que la date et le lieu de leur mariage religieux
- les livrets de famille de vos familles respectives
- un certificat de célibat pour les étrangers
Une fois votre dossier accepté, votre mariage sera enregistré par le service des mariages. Il ne vous restera plus qu’à régler la redevance consistoriale. Les témoins
Vous devrez choisir deux témoins : l’un pour l’homme, l’autre pour la femme. Ils doivent être chacun de sexe masculin, juifs pratiquants et n’appartenir à aucune de vos deux familles. Le rabbin et le ministre officiant peuvent assumer ce rôle.

 

Les fondements du mariage juif

Le mariage est un acte fondamental qui, seul, permet l’épanouissement du couple. Son but est de créer un foyer, dans le bonheur et la fidélité, fondé sur l'omniprésence de Dieu et son appartenance à la communauté juive. Le divorce est admis, la contraception envisageable, mais assortie de conditions (risque de handicap, problèmes de santé liés à la maternité...).

La préparation du mariage juif

Elle comprend plusieurs rencontres avec le rabbin et vous permettra de comprendre le sens de l’union judaïque. Pour les futures épouses, le consistoire organise des cours données par une femme mariée. Divers thèmes sont abordés : le sens du foyer juif, les lois de pureté familiale, le respect des coutumes, l’éducation des enfants, l’observation des fêtes, etc.

 

La cérémonie du mariage juif

Le bain : Moins de 48 heures avant son mariage, la fiancée, seule ou accompagnée de ses parentes et amies, se rend au mikvé pour être immergée dans un bain purificateur d'eau naturelle. Aucun corps extérieur ne doit venir troubler la pureté de l’eau et le moindre bijou est proscrit. Des dragées sont parfois offertes à la future épouse, au sortir du bain. La responsable du mikvé lui remettra enfin un certificat. Cette immersion, qui peut se répéter plusieurs fois de suite, n’est pas exigée pour l’homme. La veille du mariage : Les futurs époux se rendent ensemble à la synagogue, accompagnés de leurs parents pour le Shabbat. Le fiancé est appelé à lire la Torah et le rabbin appelle la bénédiction divine sur le futur foyer. Le grand jour sous la houppa :
- le jeûne : dans certaines communautés, le futur couple doit jeûner avant la cérémonie.
- l’entrée : accompagné de son père et de son futur beau père, ou de sa mère, le fiancé entre le premier dans la synagogue et se place sous le dais nuptial, la houppa. Il se couvre du tallith, une écharpe de soie frangée et récite des prières. Sa promise, voilée et accompagnée de sa mère et de sa future belle-mère, ou de son père, le rejoint sous le dais.
- les fiancés sont placés côte à côte, face au rabbin. La mère soulève alors le voile de la future mariée. Dans certains rites - notamment dans les communautés hassidique, ashkénaze et orthodoxe - la mariée tourne sept fois autour de son conjoint. L’homme prie, recouvert de la kippa et du tallith, dont il recouvre sa femme.
- la bénédiction nuptiale : le rabbin donne sa bénédiction et bénit deux coupes de vin que le fiancé et sa promise boivent tour à tour.
- lecture de la ketouba : le rabbin lit l’acte de mariage qui stipule les obligations de l’époux envers sa femme : affection, entretien et protection.
- l’alliance : le fiancé glisse l’alliance à l’index de sa future épouse, en prononçant cette parole : “ par cette bague, tu m’es consacrée selon la loi de Moïse et d’Israël ”. Suit le chant des sept bénédictions.
- signature de la ketouba par les mariés et les témoins. Cette sorte de parchemin décoré de lettres d'or sera conservé pendant toute la durée de l'union au sein du foyer.
- le verre : le fiancé brise un verre pour rappeler la destruction du temple d’Israël. Les mariés s’isolent quelques instants dans une pièce pour rompre le jeun.
- l'assemblée clame un “ Mazel Tov ” collectif (bonne chance).
Après la consécration : Vous attendrez un peu pour le voyage de noces car il est d’usage que, pendant les sept jours suivant le mariage, les jeunes mariés soient fêtés : ils ne doivent exécuter aucune tâche, mais simplement répondre aux invitations de leurs familles et amis. La prière composée des sept bénédictions est récitée après chaque repas, en présence de dix hommes. Cette tradition n’est toutefois pas suivie par tous.

Réalisation Stéphane Sénès

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